« Christiane Eda-Pierre. Une vie d’excellence ». Catherine Marceline, avocate médiatrice, conférencière et auteure retrace la vie de la soprano Christiane Eda-Pierre, originaire de la Martinique. Née à Fort-de-France en Martinique le 24 mars 1932, la nièce de la femme de lettres Paulette Nardal prend très tôt goût à la musique et au chant en particulier. Arrivée en métropole à l’enfance, elle suit des cours au Conservatoire de Paris avec Charles Panzéra et développe son timbre de soprano colorature. Le chant lyrique s’impose alors comme une évidence dans son choix de profession.
En 1958, Christiane Eda-Pierre fait ses débuts à l’Opéra de Nice dans Les Pêcheurs de perles de Bizet en interprétant le rôle de Leila. L’année suivante, elle se distingue en Papagena de La Flûte enchantée au Festival d’Aix-en-Provence. Rapidement, sa carrière se développe à Paris, à l’Opéra-Comique (Lakmé en 1958) et au Palais Garnier (La Flûte enchantée en 1960) car la soprano aime autant l’opérette que l’opéra dit sérieux. L’un dans l’autre, elle rencontre de grands succès dans Le Barbier de Séville (Rossini), Lucia di Lammermoor (Donizetti), Rigoletto ou La Traviata (Verdi). En outre, Christiane Eda-Pierre s’illustre dans les grandes salles européennes (Londres, Vienne, Salzbourg) et internationales (Moscou, Chicago, New York).
Chanteuse sans oeillères, la soprano souriante verse dans toutes les périodes, du baroque au contemporain. Si ses performances dans les opéras de Mozart (L’Enlèvement au sérail, Don Giovanni, La Clémence de Titus) lui valent tous les honneurs, il ne faut pas oublier ses interprétations dans Les Indes galantes, Les Boréades, Zoroastre et Dardanus de Rameau. En 1977, c’est dans Les Contes d’Hoffmann (Antonia) de Jacques Offenbach, mis en scène par Patrice Chéreau, qu’elle fait un triomphe. En 1983, elle participe au côté de José Van Dam à la création de l’opéra contemporain Saint-François d’Assise d’Olivier Messiaen après avoir chanté pour les compositeurs Darius Milhaud (Médée), Pierre Capdevielle (Les Amants captifs) et Charles Chaynes (Pour un monde noir). La première cantatrice française noire termine sa carrière scénique en 1986 à l’Opéra royal de Bruxelles avec Gérard Mortier puis donne des masterclasses.
Enseignante au Conservatoire national supérieur de musique de Paris entre 1978 et 1997 où elle a pour élève la mezzo-soprano Nora Gubisch, Christiane Eda-Pierre poursuit ses cours à la Schola Cantorum de Paris. En 2013, la compilation double L’Art de Christiane Eda-Pierre vient rappeler qu’elle fut l’une des plus grandes voix françaises de l’opéra (de Mozart à Honegger) et de l’opérette (Grétry, Philidor)
Ouvrage disponible auprès de l’auteure
88, Rue Victor Sévère
97200 Fort de France
2019, 130 pages