Des personnalités médiatiques de premier plan comme Patrick Poivre d’Arvor ou Fréderic Lodéon se plaisent à souligner que « C’est pas Classique » proposé par le Département des Alpes Maritimes06 est unique en son genre en Europe- voire au Monde- avec ses 50 concerts gratuits étalés sur trois jours qui ont permis d’entendre des stars comme Katia Buniatishvili, Renaud Capuçon, les sœurs Berthollet, Nigel Kennedy, Angélique Kidjo et Ibrahim Maalouf, Andreas Schaerer ou Francis Lai pour ne citer que les têtes d’affiche de ces 3 dernières années.
Pour cette 15e édition, les femmes étaient à l’honneur avec en soirée inaugurale Piaf Symphonique, merveilleux spectacle proposé pour sa création à l’Opéra de Nice en juin dernier et dont l’interprète Anne Carrere, sur des arrangements de Nobuyuki Nakajima, accompagnée par l’accordéon de Guy Giuliano et l’Orchestre Philharmonique de Nice dirigé par György G. Ráth, soulève l’enthousiasme d’une salle bondée réclamant des bis et faisant une ovation à ce spectacle d’ouverture.
Puis le lendemain le marathon commence et le festivalier court de « Vraiment pas Classique » aux « Classiques revisités » où après des heures de queue il obtient le saint Graal : un billet d’entrée pour des salles prises d’assaut. Cinq de cœur ou le concert sans retour ouvre l’après midi : cinq chanteurs a capella enchaînent tous les genres musicaux avec la même rigueur stylistique et une scénographie délirante brillamment orchestrée. La salle debout ne cache pas son plaisir et ne quitte cette bulle d’humour qu’à regret. Ce spectacle avait été d’ailleurs nommé en 2015 aux Molières dans la catégorie “Meilleur spectacle musical”.
Place aux virtuoses niçois Théo (pianiste) et Pierre (violoniste) Fouchenneret présentés par Fréderic Lodéon avec la verve que les auditeurs de France Musique lui connaissent. Après une pause hélas trop brève dans l’immense hall pour apprécier Les Tangonautes où le Tango se découvre sous toutes ses formes entraînant certains spectateurs à se lever et danser au son du bandonéon, la soirée se poursuit avec Simon Ghraichy qui offre aux spectateurs médusés un véritable récital pianistique.
Deuxième « Temps fort » le spectacle du soir, D.I.V.A , 4 lettres mais elles sont cinq, pardon 9 avec 4 fabuleux musiciens. De La Traviata aux Contes d’Hoffmann, dans une mise en scène burlesque de Manon Savary, cinq magnifiques voix lyriques dans des tenues extravagantes nous entraînent pour un voyage à travers les chefs d’œuvre de la musique d’opéra. Dans un bel équilibre d’humour et de rigueur, l’opéra ouvre ses portes aux non initiés.
Tout au long de la journée le jeune public n’est pas pour autant oublié avec un étage réservé non seulement aux initiations à la musique, à la voix, aux instruments, mais encore à des spectacles dès le plus jeune âge, des animations ateliers qui susciteront peut être de futures vocations mais surement leur permettent de partir sur des notes de féerie avec un dernier regard incrédule au piano volant « Flying Piano » sur lequel une belle pianiste à la robe immaculée évolue à plus de 3 mètres de hauteur !
Une année de plus le pari a été tenu et relevé haut la main. Pouvait-on faire mieux que l’année précédente ?… Certainement oui avec les spectacles qui attendaient encore le public fidèle et qu’il n’a pu découvrir : en effet le Callas Hologram Tour, concert de clôture que tous attendaient avec une grande curiosité fut annulé suite aux conditions climatiques de vigilance rouge.
Désillusion pour des milliers personnes qui attendent désormais avec impatience la programmation du 16e Festival dont les dates 2020 sont déjà connues et notées comme un espoir de se retrouver bientôt.
Catherine Pellegrin/ Bernard Brunstein
29 et 30 Novembre 2019