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Cendrillon de J. Massenet / Opéra de Limoges du 12 au 16 mai 2023

Cendrillon de J. Massenet / Opéra de Limoges du 12 au 16 mai 2023

vendredi 12 mai 2023
Crédit-photos : Steve Barek

Cendrillon de Massenet dans la coproduction Angers Nantes Opéra avait été programmée à l’origine en mars 2020 à l’Opéra de Limoges. La situation sanitaire de l’époque avait conduit à l’annulation du spectacle alors mis en répétition. C’est cette production qui vient d’être proposée à nouveau.

Cendrillon est créée à l’Opéra-Comique le 24 mai 1899. Ses auteurs, Jules Massenet et les librettistes Henri Cain et Paul Collin, s’inspirent du conte de Charles Perrault pour les grandes lignes, mais ils apportent de nombreux ajouts et modifications. Une dramaturgie théâtrale ne fonctionne pas comme un texte narratif (en l’occurrence celui de Perrault très court et beaucoup moins riche par exemple que celui de Frères Grimm), ensuite parce que chaque époque soulève dans une légende aussi universelle que celle de Cendrillon ses propres questions. 
Les auteurs donnent une place plus importante que dans le conte à la marâtre, qui devient la tapageuse Madame de la Haltière, et à ses filles, Noémie et Dorothée, mais aussi à Pandolfe, le père très possessif de Cendrillon, au Prince Charmant et à la Fée à laquelle est consacré le second tableau de l’acte III. Dans l’opéra, à cet acte une scène de rencontre entre les deux jeunes gens à l’initiative de la Fée remplace la seconde scène de bal. 
Le caractère composite de l’ouvrage permet de mettre en valeur des numéros contrastés dont le style est emprunté à divers courant musicaux de la fin du siècle et propres à la mettre en valeur la rhétorique d’un conte qui n’est pas choisi au hasard.
Plusieurs scènes font exister les personnages sous la forme de la conversation en musique : les préparatifs pour se rendre au bal en vue duquel Madame de la Haltière attife ses filles, les scènes de cour à l’acte II quand courtisans, médecins ou ministres ne parviennent pas à tirer le Prince Charmant de sa mélancolie. La bouffonnerie donne beaucoup de verve à ces deux moments. Les relations largement exogènes de Cendrillon avec son père éclairent ce qui est vécu par l’héroïne et suggèrent le dramatisme empreint d’humanité de l’opéra italien. La Fée au chant de colorature met en place les épreuves initiatiques que doivent surmonter Cendrillon et le Prince Charmant sous la forme d’un duo à connotation wagnérienne. On a cité aussi Debussy ou encore pour les pastiches d’opéras prisés du compositeur, « les joliesses archaïques des simili-menuets mis à la mode par Le Roi l’a dit, (…) les procédés de féeries galantes inaugurés par Messager dans Isoline. » (Henry Gauthier-Villars (alias Willy), L’Écho de Paris, 1899)…

Didier Roumilhac

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