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Camille Saint-Saëns chez vous en 34 disques

Camille Saint-Saëns chez vous en 34 disques

vendredi 29 octobre 2021

L’intégralité de son œuvre et sa vie par les meilleurs interprètes 
Une plongée en apnée dans un univers musical unique

Alleluyah ! Gloria in Excelsis Deo ! Jouez hautbois, résonnez musettes ! Voici réunie dans un sympathique coffret à l’iconographie luxueuse toute la musique si décriée par certains et tant adulée par d’autres de Camille Saint-Saëns. Tout, tout, tout vous saurez tout sur le compositeur, vous aurez tout dans une édition (malgré un booklet mal fagoté) pensée judicieusement par les équipes de la Warner pour une somme désormais de référence, tant les morceaux ont été choisis et sélectionnés pour avoir le gotha des interprètes toutes disciplines confondues.

A tout seigneur tout honneur. Difficile de choisir entre les deux intégrales de Samson et Dalila. Celle de 1947 en monophonie remastérisée reste une référence pour la diction, la haute tenue vocale de José Luccioni (qui laisse loin derrière certains ténors modernes égarés en Palestine) qui affronte la Dalila d’une incroyable jeunesse vocale d’Hélène Bouvier et le Grand-Prêtre de Paul Cabanel dont le chant reste finalement haut en couleurs est très moderne. En bon routier de l’Opéra de Paris, Louis Fourestier donne une certaine vie à ce péplum biblique qui frise l’oratorio.

La version stéréo de 1963 aura toujours notre admiration. Pour Rita Gorr, Jon Vickers et surtout Ernest Blanc qui osent le drame aux couleurs de Cinecittà et Hollywood réunis. Ben Hur et Quo Vadis réunis ! Même le film de Cecil-B. De Mille n’a une telle rutilance. Il est vrai que Georges Prêtre anime comme pas deux son plateau, handicapé par un Orchestre de l’Opéra en petite forme et des choeurs défaits.
Choix cornélien également pour la Symphonie n°3 pour orgue. Les puristes choisiront Duruflé et Ernest Bour en 1952, académiques en diable. Les jeunes adoreront l’approche moderne, les accents neufs de Marie-Claire Alain et Jean Martinon en 1974, charme étrange et pénétrant d’une esthétique révolue.

On sait que les concertos pour piano sont des œuvres où le classicisme de la forme corrige le romantisme de la pensée. Coup de cœur pour le 2e où Jean-Philippe Collard et André Prévin à la tête du Royal Philarmonic Orchestra (dans un bel équilibre sonore) en font ressortir admirablement la construction interne. Brio et calme alternent sans que jamais la musique y perde ses droits.

L’indémodablE Carnaval des Animaux rivalise de pertinence soit dans la version orchestrale de Louis Frémaux ou celle pour musique de chambre. Pour la première avec le City of Birmingham Symphony Orchestra le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas..

Plaisir de découvrir quelques raretés, Véronique Gens dans un air d’Henri VIII d’une pâte toute meyerbeerienne ou cette Messe à quatre Voix avec Michel Corboz et son Ensemble Vocal de Lausanne. Callas dans Samson et Dalila (Récital Callas à Paris) achève de nous séduire.

On s’habille chic chez Warner pour les mélodies de Camille. Fischer-Dieskau, Jaroussky, Los Angélès, Ludwig, Dessay, Lott, Murray, Van Dam se partagent les vingt-deux mélodies avec piano ou orchestre. Au piano Moore, Höll, Johnson, Parsons… excusez du peu… 

Avec les frères Capuçons dans la Muse et le poète, la fameuse Habanera ou l’Introduction Rondo Capricioso (Bringuier et le Philharmonique de Radio-France) on frise le délire devant tant de précision, de virtuosité, de simplicité.

Le Quatuor Viotti ne fait bien sûr qu’une bouchée des deux Quatuors, les Opus 112 et 153  qui retrouvent un charme sans mièvrerie, une modération remarquable dans les nuances et une souplesse rythmique simplement heureuse. Les quatuors avec piano permettent de découvrir le Groupe Instrumental de Paris et des noms bien connus : Jean Laforge au piano, Bruno Pasquier au violon…
Les arrangements du Compositeur sur Bach laissent perplexes, plus volubiles ceux voulus par d’autres sur le Carnaval des Animaux, Samson, la Pavane et tutti quanti…
Il est évident que les pièces pour flûte, harpe, piano, les romances et autres compositions qui sentent si bon la fin de siècle trouvent ici un écrin particulièrement soigné avec des solistes comme Marielle Nordmann ou Tortellier.

C’est avec le plus grand intérêt, la curiosité débridée que l’on entre dans les terres inconnues des Ouvertures (Spartacus!) ou cette Rhapsodie d’Auvergne que n’aurait pas renié D’indy. 
Bref, rien à jeter dans ce coffret aux illustrations signées Caillebotte, Degas, Renoir, Monet et Pissaro qui vous plonge dans une époque où l’évasion, le rêve, le dépaysement avaient un nom : musique et peinture.

Camille Saint-Saëns Edition
Warner – 34 CD 01902967048

Christian Colombeau

 

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