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​Belgique : Avis de tempête sur la grange du Biéreau.

​Belgique : Avis de tempête sur la grange du Biéreau.

samedi 17 octobre 2020
Photo André Peyrègne

La météo était calme sur le Brabant wallon – cette région paisible de Belgique au sud de Bruxelles où les prairies sont épaisses et la campagne vallonnée.   
Week-end après week-end, en ce mois d’octobre où la covid angoissait le monde, on allait de grange en grange au gré des concerts du festival Musiq3 – un festival que dirige Benoît Debuyst, soutenu par la radio belge. On s’y rend dans d’anciennes fermes seigneuriales transformées en lieux culturels, où au dessus de nos têtes, de robustes charpentes déploient leur enchevêtrement de poutres. 

Et voilà que samedi dernier, alors que nous nous rendions à la ferme du Biéreau nous fut annoncé un avis de tempête. C’est le journaliste Camille de Rijck qui donna l’information lors d’une  brillante intervention bilingue. On allait voir ce qu’on allait voir !
La tempête en question était celle de la sonate de Beethoven portant ce nom. Mais c’est moins la musique elle-même que la la manière dont l’interpréterait le pianiste Pavel Kolesnikov qui allait créer l’événement. Ce jeune homme au profil d’adolescent conçut son programme comme une histoire constituée d’une suite de pièces de Scriabine et de Liszt aboutissant à ladite « Tempête » beethovénienne.

Une fois arrivé à l’étape ultime de son parcours, le voilà qui se met à allonger les silences comme dans une sorte de rêve, ralentir les tempos comme s’il s’égarait dans une méditation soudaine. Parfois, il accompagne d’un geste aérien de la main gauche la mélodie jouée par la main droite. A d’autres moments, ce sont les deux mains qu’il laisse suspendues en l’air, le temps qu’un accord se prolonge. Tout son corps semble habité par sa musique. Il est aussi fascinant à voir qu’à entendre.
De tels artistes sont rares. Il faut les trouver au cœur d’une grange du Brabant wallon, dans une ferme où jadis on battait le blé et où, aujourd’hui, on récolte les sons. 
Quelques notes douces d’un arpège en ré mineur et la tempête beethovénienne était finie. 
Enfin pas tout à fait ! Une autre tempête éclata : celle des applaudissements ! 

André PEYREGNE
 

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