Sur le spectacle André Chenier, qui marque le début de la saison d’opéra et qui raconte l’histoire du jeune poète français décapité à La Révolution, nous aurons un avis aussi tranchant que la guillotine qui l’attend à la fin : c’est un succès !
Succès d’abord grâce aux décors et à la mise en scène : une reconstitution somptueuse des salons XVIIIe, avec des costumes soyeux, des perruques opulentes, des chapeaux emplumés – une reconstitution digne d’une superproduction cinématographique. Le metteur en scène est un maestro. Ce maestro s’appelle Maestrini. Succès, ensuite, grâce aux voix. Cet opéra du compositeur Umberto Giordano, qui enchaîne une succession de magnifiques airs, duos et trios, nécessite trois voix considérables en tête d’affiche. Nous les avons avec un ténor au timbre d’acier, Luciano Ganci, un baryton aux graves frémissants, Carlos Almaguer, et une soprano qui s’est avérée particulièrement émouvante, Celia Costea. Le choeur est très bon. A la baguette, un chef fait vivre tout cela et fait monter de la fosse des flots de lyrisme : Gyorgy Rath.
Si Chenier a perdu la tête, lui n’a pas perdu la main !
André Peyrègne
22 novembre 2019