Que ce soit sur scène ou dans la vie, on avait l’impression qu’Eric Vu-An marchait sur du velours. Cet être semblait enveloppé de mystère, fort et fragile à la fois. Il avait la silhouette élégante, le regard inspiré, le parler satiné. De sa personne émanait une espèce de beauté antique. Sur son front, on aurait pu déposer la même couronne de laurier que, jadis, sur celui des empereurs romains.
Eric Vu-An nous a quittés le samedi 8 juin dernier, des suites d’une longue maladie.
Depuis quinze ans, il dirigeait le Ballet Nice Méditerranée à l’Opéra de Nice. Il l’avait transformé en une troupe partout admirée en France et à l’étranger. Dans Coppelia, l’an dernier, qui fut l’une de ses dernières interventions, il incarnait le rôle du magicien savant. Il entrait en scène et, aussitôt, sa seule présence effaçait celle des autres. On ne voyait plus que lui. Il rayonnait. Il s’imposait.
Autrefois, ses sauts, ses tours, ses grands écarts avaient envoûté le public de l’Opéra de Paris. On se souvient de sa grâce féline dans Don Quichotte, Roméo et Juliette, le Lac des Cygnes, le Sacre du Printemps ou le Boléro. Son Faune sombre rayonnait comme un soleil. Noureev et Béjart se disputaient ses prestations.
Eric Vu-An a livré ces dernières années un combat contre la maladie. Il était aidé dans cette lutte par celui qui partageait sa vie et qui fut le directeur admiré de l’Opéra de Paris, Hugues Gall. Celui-ci avait compris que cet insupportable combat touchait à sa fin. Et comme s’il avait voulu ouvrir à son compagnon son chemin vers l’Au-Delà, il s’en alla dix jours avant lui. Et c’est ainsi que furent plongés dans un double deuil les mondes de l’opéra et de la danse.
André PEYREGNE
L’Interview – Eric Vu An, Directeur du Ballet Nice Méditerranée
Chaka (youtube.com)
Extrait de reportage sur Eric Vu-An
7 BALLETS saison 2020/2021
Arepo
Cassandra ballet by Luciano Cannito with Miteki Kudo and Eric Vu An
