Une création lyrique constitue toujours un événement.
Nous étions curieux de découvrir l’opéra écrit et conçu par Dominique et Guillemette de Williencourt.
L’ouvrage, une légende apocalyptique contée par nos auteurs, s’inspire de voyages merveilleux effectués dans les déserts du monde entier. Rapprochant le mythe d’Icare de l’Apocalypse de Saint Jean, interrogation est faite sur la fulgurance de la chute et de sa révélation.
La scénographie relativement simple peine à occuper l’immense piste du magnifique Cirque d’Hiver : des chevaux de bois, des instruments de musique et quelques projections vidéo accompagneront nos protagonistes durant les quatre parties de l’histoire.
Soutenus par un récitant (Philippe Murgier) qui sera chargé de nous clarifier l’intrigue, deux artistes entrent en piste, affublés de costumes bizarrement colorés.
Adam Barro (le prophète) baryton-basse, précède Sébastien Guèze (Icare) ténor, que nous avons eu plaisir à retrouver dans cette étrange aventure.
L’ensemble musical Open Chamber Orchestra (sous la direction musicale de Yaïr Benaïm) niché sur la mezzanine, accueille le chœur qui interviendra sur scène à certaines occasions – pour les besoins de l’intrigue.
La seconde partie nous a semblé plus intéressante, même si nous sommes un peu égarés au niveau de l’intrigue. Un joli solo de danse exécuté par la gracieuse Héloïse Bourdon (première danseuse de l’opéra de Paris), suivi par des pièces de musique interprétées par divers musiciens (dont Michel Deneuve, Florent Héau, Emmanuel Rossfelder, Jean Ferrandis, Jean-Christophe Hurtaud – également chef de chœur – et Dominique de Williencourt lui-même) nous emmènent vers un épilogue assez émouvant. Nous avons également été touchés par le magnifique chant interprété par un enfant à l’allure angélique.
Vous l’avez compris : ce spectacle un peu fourre-tout, qui ne manque certes pas d’intérêt, nous laisse sur un goût d’inachevé. Dommage…
Philippe POCIDALO
25 Mai 2024
