L’occasion était trop belle : représenter l’opéra de Vivaldi Olimpiade l’année des J.O. ! L’Opéra de Nice n’allait pas la laisser passer. Mais l’Opéra de Nice a fait mieux. Plutôt que de représenter le seul opéra de Vivaldi, il a constitué une nouvelle partition en rassemblant des airs pris dans une dizaine d’opéras composés sur le même livret de Métastase que celui de Vivaldi. (Opéras de Caldara, Pergolèse, Hasse, Galuppi, etc.… et bien sûr Vivaldi). La compilation, réalisée par le chef d’orchestre Jean-Christophe Spinosi, a été particulièrement réussie, les airs choisis étant aussi magnifiques les uns que les autres.
Une fois la partition constituée, le metteur en scène niçois Eric Oberdorff s’est mis au travail. Il s’en est donné à cœur joie. Il a installé une… piste d’athlétisme au milieu de la salle, disposé deux orchestres de part et d’autre – l’ensemble baroque Mattheus et le moderne Philharmonique de Nice – a dressé deux écrans au dessus de la piste, et a placé le public sur deux tribunes dans les espaces restants… jusque sur la scène. Sur la piste d’athlétisme, il a convoqué chanteurs, athlètes, gymnastes, danseurs de breakdance. Au soir du spectacle, chacun y allait de son exhibition dans un mélange de folie tandis qu’une pseudo journaliste sportive commentait l’événement au micro. Qui plus est, une course de porteurs d’une flamme olympique se déroulait sur la Promenade des Anglais pendant toute la durée de la représentation et était diffusée en direct, par intermittence, sur des écrans dans la salle.
Voilà un ensemble de bonnes idées, direz-vous ! En effet. A part qu’un trop plein de bonnes idées tue les bonnes idées ! A l’arrivée, tout cela eut l’apparence d’un spectacle brouillon, avec une action peu compréhensible sur la piste et des séquences filmées inabouties sur les écrans.
Heureusement la musique était là. La distribution vocale était de première qualité. On ne peut que louer la performance de chanteurs qui furent obligés de chanter en dansant ou en réalisant des performances de gymnastique : en premier lieu les deux contre-ténors Fernando Escalona et Rémy Brès-Feuillet, mais aussi les soprano Marlène Assayag et Anna-Maria Labin, la contralto Maria Sala et la basse Luigi di Donato.
Le chef Jean-Christophe Spinosi avait deux formations sous la main, une baroque et une moderne : son propre ensemble Mattheus et le Philharmonique de Nice. Il allait de l’un à l’autre avec une souplesse d’elfe. C’est lui qui, à coup sûr, réalisa la plus belle performance sportive de la soirée. Sportive mais aussi musicale. Par ses phrasés, ses respirations, ses notes suspendues, ses nuances infimes, ses élans contenus ou explosifs, il porta ses deux orchestres au sommet de l’art baroque.
Le champion de ces J.O. niçois c’est lui, Jean-Christophe Spinosi.
André PEYREGNE
30 avril 2024
Direction musicale Jean-Christophe Spinosi
Mise en scène et chorégraphie Eric Oberdorff
Assistant à la mise en scène Luc Bénard
Adaptation texte et Dramaturgie Jean-Christophe Spinosi / Nathalie Spinosi
Scénographie Fabien Teigné
Assistante scénographie Line de Carné
Costumes Camille Pénager
Lumières Jean-Pierre Michel
Conception vidéo/animation Fabien Teigné, Eric Oberdorff
Réalisation tournages Julien Perrin
Réalisation animations école e-artsup Alina Auvray, Noah Lahrichi (étudiants), Alan Harnois (enseignant)
Distribution :
Licida Fernando Escalona
Megacle Rémy Brès-Feuillet
Aminta Marlène Assayag
Argene Ana-Maria Labin
Aristea Margherita Maria Sala
Clistene Luigi De Donato
Alcandro Gilen Goicoechea
MC Anaïs Gurnay
1ère porteuse de la flamme (vidéo) Isaïdi Cabral de Pina
Orchestre Philharmonique de Nice
Chœur de l’Opéra de Nice
Musiciens de l’Ensemble Matheus
Danseurs de breakdance Melissa Cirillo, Sandra Sadhardheen, Valerie Igolnikov, Rachid Aziki, Rokas Šaltenis, Laurynas Žakevičius
Danseurs du Ballet Nice-Méditerranée Ilenia Vinci, Virginia Meneguzzo, Noémie Meier, Théodore Nelson, Zhani Lukaj, Alessandro Pulitani, Madeleine Pastor, Noah Dunlop
en partenariat avec Compagnie Humaine, Ensemble Matheus, Musée national du Sport, Université Côte d’Azur, e-artsup campus Nice
