En 2024, le monde entier célèbre le 100ème anniversaire de Charles Aznavour, légende du patrimoine musical universel, élu par le magazine Times et CNN comme le chanteur du 21ème siècle devant Elvis Presley ou Frank Sinatra.
Gil Marsalla inlassable défenseur du patrimoine de la chanson française tant dans l’hexagone qu’à l’étranger ne dissimule pas son enthousiasme : « Nous avons préparé depuis plus d’un an, avec Nobuyuki Nakajima et Jules Grison, « Aznavour 100 ans » qui célèbre le centenaire du plus grand artiste du 20ème siècle : Charles Aznavour. J’ai eu la chance de rencontrer plusieurs fois Charles, et de pouvoir créer une relation privilégiée avec lui. Il nous a même invité, Jules Grison et moi-même, lors du dernier concert au Madison Square Garden en octobre 2017 aux États-Unis où j’ai pu mesurer l’empreinte indélébile qu’il a laissée auprès du public mondial. Toute ma carrière, j’ai été fortement influencé par le parcours de Charles, et notamment sa détermination à exporter son talent dans le monde entier. Deux jours avant qu’il nous quitte, nous déjeunions ensemble à Paris avec Jean-Paul Belmondo et il me disait vouloir être sur scène à 100 ans, pour célébrer son centenaire ! Rien ne me rend plus fier aujourd’hui, que de lui rendre cet hommage au travers de ce récital symphonique dans lequel la musique classique et la chanson française trouveront un grand plaisir à se rencontrer. Je suis très heureux de le partager avec le public niçois en première mondiale »
Car Nice ne constitue que la première étape de ce spectacle qui sera présenté au Grand Rex de Paris avec l’Orchestre Colonne (qui avait en avril 1981, sur la scène du Théâtre du Châtelet à Paris et sous la direction de Jean Claudric, accompagné par Charles Aznavour). Puis suivra une tournée emblématique autant qu’émouvante en Arménie particulièrement chère au cœur du chanteur.
En ce soir du 6 avril la salle du très bel auditorium Joseph Kosma du conservatoire de Nice archicomble accueille donc l’Orchestre Philharmonique de Nice, composé pour la circonstance d’une cinquantaine de musiciens. Comme pour Piaf Symphonique cette phalange réputée retrouve à la baguette Alizée Léhon, jeune cheffe de 26 ans, dont on rappellera qu’elle a été formée au Conservatoire National Supérieur de Paris dans la classe d’Alain Altinoglu, l’un des chefs les plus réputés de sa génération. Elle a en outre travaillé, en tant que cheffe assistante, auprès de Michel Plasson et Mikko Franck dont la renommée se passe de commentaires.
.Nobuyuki Nakajima musicien japonais, pianiste, compositeur qui a déjà à son actif les arrangements pour piano et orchestre de Birkin/Gainsbourg : le symphonique (2017), Piaf Symphonique (2019), Alain Chamfort – Symphonique Dandy (2021) a composé une longue ouverture reprenant la thématique de quelques-unes des chansons les plus célèbres de Charles Aznavour avec notamment : « Je n’ai rien oublié », « Sur ma vie », « La Bohème » (avec une fort belle intervention du violon-solo) et « Emmenez-moi ».
Comme il l’avait fait pour Piaf Symphonique il donne un relief saisissant et une dimension originale et magnifique à toutes les introductions des chansons auxquelles il confère un lyrisme subtil et vibrant qui touche au plus profond la sensibilité des auditeurs .
Par ailleurs, l’un des points phares de ce spectacle est la prestation de Jules Grison. Rien d’étonnant à cela puisque voici des années qu’il promène le spectacle Formidable ! l’histoire d’une légende (qui a fait l’objet d’un album discographique) et qui maîtrise avec un niveau de très haut professionnel ce répertoire. Il a en sus le mérite d’interpréter un véritable rôle sur scène en tenant compte de sa propre personnalité.
Avec une voix longue et chaleureuse ainsi qu’une articulation souveraine, au fil du temps, cet interprète n’a cessé de séduire le public par son charisme, le degré de sympathie qu’il dégage mais aussi son talent de musicien, de chanteur et de danseur. Un élément précieux pour célébrer la chanson française comme il le fit, d’ailleurs, à d’autres occasions, comme pour le spectacle Et maintenant consacré à Gilbert Bécaud (avec le concours de la fille du chanteur Emily), avec lequel il a triomphé, il y a quelque mois, à l’Olympia à Paris.
Jules Grison parcourt avec charme, intégrité et engagements quelques unes des plus belles chansons d’Aznavour : « Paris au mois d’août », « A ma fille » (qu’il dédie à sa fille), « Les deux guitares » (chanson tzigane avec le concours du premier violon), « La Mamma », « Une vie d’amour » en duo avec Peggy Polito1 originaire d’Antibes, auteure, compositrice et interprète ; « La bohème », « Tu t’laisses aller »( avec un humour réjouissant), « Sa jeunesse », « Mourir d’aimer » (hommage au film d’André Cayatte avec Annie Girardot), « J’me voyais déjà », « Hier encore », « She » l’une des plus célèbres chansons internationales de Charles Aznavour (écrite en 1974 et reprise dans le film Coup de foudre à Notting Hill ) et en bis « Formidable ».
Ce spectacle se caractérise, entre autres, par l’extrême professionnalisme de tous ceux proposés par Directo Productions. Il est vrai qu’ils se fondent sur de longues années de profonde expérience concernant la diffusion de la chanson française, non seulement dans l’hexagone mais dans une multitude de pays étrangers et non des moindres comme par exemple les États-Unis et la Chine. On rappellera à ce propos, que le spectacle Piaf aussi bien dans sa version classique que dans sa version symphonique est classé aujourd’hui comme le spectacle francophone ayant réalisé depuis 2015 le plus grand nombre de représentations (plus de 1000) dans plus de 50 pays avec le cap du million de spectateurs franchi. Actuellement le spectacle est en tournée mondiale avec Nathalie Lhermitte et l’aventure est loin d’être terminée2
Il n’est pas douteux qu’il en soit de même pour Charles Aznavour, dont on rappellera que le spectacle vient opportunément célébrer le centenaire de sa naissance le 22 mai 1924 et a reçu une longue standing ovation largement méritée au cours de cette soirée-hommage en tous points réussie.
Christian Jarniat
6 avril 2024
1 Peggy Polito originaire d’Antibes a étudié la musique pendant des années au Conservatoire de Nice où elle a obtenu une médaille d’or en piano et reçu un diplôme d’état d’enseignante au Conservatoire et qui dans sa carrière de chanteuse a été influencée par le jazz, la soul, le pop-rock et les musiques actuelles.
2 On fêtera d’ailleurs le 110e anniversaire de «La Môme » le jour de sa naissance le 19 décembre 2025 au Palais Nikaïa de Nice dans le cadre de la tournée de ce spectacle qui se poursuit avec succès.
Direction technique : Sacha Perrin
Régisseur son : Yannick Denizet
Son : Stéphane Cretin
Régisseur lumière : Ulysse Bedouet
Distribution
Chant : Jules Grison
Piano et arrangement orchestre : Nobuyuki Nakajima
Cheffe d’orchestre : Alizée Léhon
Production et direction artistique : Gil Marsalla
Orchestre Philharmonique de Nice