Le 18 décembre dernier André Tubeuf aurait fêté son 93éme anniversaire. Tout ou presque tout l’univers musical le connaissant lui a rendu un chaleureux hommage à sa mort il y a deux ans. C’est maintenant au tour de ceux qui ne le fréquentent qu’à travers ses articles, livres et entrevues d’en faire autant.
Sa fréquentation restant aussi nourricière que tantôt, qui n’a pas senti avec enthousiasme de nouveaux angles, de nouvelles perspectives et de nouvelles réflexions croître dans sa psyché grâce à lui ?
Admirateur de Platon, dont il utilisait la maïeutique et ancien élève de Jankelevitch, dont l’étude musicologique devance la sienne, cet ancien professeur de philosophie sut être docte sans pédanterie, rendant la transmission de son savoir aussi naturelle que joyeuse. Comme il le dit lors d’une entrevue à la radio suisse RTS, il a cherché dans la musique ce que d’autres cherchaient dans la philosophie et la littérature. Et comme il le rendait bien. S’adressant à l’intelligence de son lecteur, il lui offrait de quoi réfléchir, méditer et grandir avec allégresse.
Le musicophile lui sait gré de ne pas avoir suivi son maître dans l’ostracisation de la culture allemande, pour lui donner ses ouvrages traitant de Wagner, Bach, Richard Strauss ou le lied comme ceux sur Régine Crespin, Verdi et la musique en général.
Grand lecteur de Paul Claudel, il maniait les finesses de la langue française pour un art de l’écrit proche de la conversation de salon. Son plus grand mérite et son plus grand talent a été de faire redécouvrir la musique avec ses réflexions, et de faire réfléchir sur la musique, en une dialectique intime, ouverte et gourmande à son lecteur.
Ses livres musicologiques, romans et mémoires sont de ceux qu’on reprend plusieurs fois. Quant à ses articles dans diverses revues et journaux, comme le Figaro, Avant-scène opéra ou Forumopera, ils attendent d’être compilé en recueils.
Andreas REY
Vidéo : “UNE VOIX POUR RICHARD WAGNER” avec André TUBEUF / Le Musée Virtuel Richard Wagner
