Cette exposition s’inscrit dans le programme des célébrations du 350e anniversaire de l’institution fondée par Louis XIV. Fruit d’un partenariat entre la BnF et l’Opéra national de Paris, le parcours s’intéresse à l’évolution de l’opéra à la période romantique. De nombreux documents, provenant principalement des collections de la BnF, mettent ainsi en lumière cette grande institution.
Place de l’Opéra, la bibliothèque-musée de l’Opéra-Palais Garnier raconte dans son exposition Le Grand Opéra : le spectacle de l’Histoire la naissance et l’apothéose, entre 1828 et 1867, des grands opéras français, entre ambition artistique et superproductions.
La France grandiose
Si l’opéra est né en Italie, il atteint, en France, au XIXe siècle, une forme de sommet. Faisant suite aux spectacles musicaux plébiscités par Louis XIV, le « Grand Opéra » a conservé de ses prédécesseurs l’aspect grandiose. Aux divinités antiques, les créateurs du XIXe substituent les grands personnages de l’histoire de France. Quelques années après la terrible fin de l’épopée napoléonienne, l’objectif est ainsi de glorifier la Nation ; ainsi Histoire et Art seront, dans l’opéra français, toujours intimement liés.
En 1858, la salle Le Peletier, temple du Grand Opéra, est délaissée après qu’on a tenté d’y assassiner Napoléon III. Elle sera remplacée par le Palais Garnier, dont la façade est inaugurée en 1867. Quelques années plus tard, la défaite de Sedan sonnera le glas de ces spectacles grandioses, mais chers, qui ne captent plus vraiment l’air du pays…
La fabrique de l’opéra
L’exposition présentée à la bibliothèque-musée de l’Opéra permet, à travers des manuscrits, tableaux, partitions et maquettes, de plonger au cœur de l’opéra, véritable superproduction de son époque. Les moyens sont considérables : l’équivalent de 300 000€ sont dépensés pour créer Robert le Diable de Meyerbeer, l’un des grands maîtres du genre, et tous les talents artistiques sont mis à contribution.
Sur scène, Verdi et Auber écrivent les partitions qui seront chantées par les grandes voix de l’époque (la soprano Cornélie Falcon) et, spécificités de l’opéra français, dansées par le corps de ballet. Même Wagner, pour son Tannhaüser, joué à Paris en 1861, devra intégrer une scène dansée.
Si les livrets, notamment ceux d’Eugène Scribe, sont des œuvres à eux-seuls, les costumes, de plus en plus réalistes et les décors, gigantesques, participent aussi de l’émerveillement. Alliance de l’art, de l’esthétique et de la science, l’arc électrique créé par l’ingénieur Jules Duboscq en 1849, permet de recréer sur scène un coucher de soleil. Une trouvaille qui ne pouvait se faire que dans la Ville Lumière.
Le grand opéra 1828-1867 –
Le spectacle de l’histoire / Catalogue de l’Exposition à la Bibliothèque- Musée de l’Opéra
Palais Garnier du 24 octobre 2019 au 2 février 2020
Français – 192 pages / 100 illustrations
Éditions Rmn-Grand Palais
Prix : 39 €