Le prince Albert II de Monaco s’est déplacé pour venir saluer, dimanche dernier, en l’Auditorium Rainier III, le départ de Marc Monnet après dix neuf ans de présence à la tête du Printemps des arts de Monte-Carlo.
Sous sa direction, le festival n’a cessé de nous étonner, nous surprendre, nous faire découvrir des répertoires nouveaux.
L’ultime concert du Printemps des arts 2021 n’a pas failli à la règle. Il a été donné par un Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo en grande forme, dirigé par un excellent chef, Gergely Madaras.
On y a découvert des œuvres de Franz Liszt qu’on ne connaissait pas. Eh oui, visiblement, il y en a encore ! Et peut-être plus qu’on ne croit !
Certes, on connaissait déjà la Danse macabre pour piano et orchestre, entendue au milieu du concert, avec sa somptueuse série de variations sur le thème du Dies Irae. Mais on découvrait totalement trois autres œuvres : les poèmes symphoniques Du berceau à la tombe et Bruits de fêtes , et la Fantaisie pour piano et orchestre sur des thèmes de Lelio de Berlioz.
La première œuvre nous fait passer d’une ambiance de musique de chambre aux grands éclats des orchestres romantiques. La seconde nous entraîne dans des rythmes de marche et de danses parfois proches du pompiérisme. Pour ce qui est de la Fantaisie, il s’agit d’une succession de morceaux de concertos collés les uns aux autres. Tout cela ne fait pas de grandes œuvres. Mais on est heureux de les avoir entendues au moins une fois dans notre vie.
Le pianiste soliste qui interpréta la Danse macabre et la Grande fantaisie était de tout premier ordre : Ivo Kahánek .
Une fois le concert terminé, on vit arriver sur scène trois musiciens qui n’étaient pas prévus dans le programme initial. Tous trois ont été des solistes marquants du Printemps des arts au cours des années passées. Ils ont voulu remercier en musique Marc Monnet au moment de son départ. Ces musiciens étaient la percussionniste Adélaïde Ferrière, le violoncelliste Marc Coppey et le pianiste François-Frédéric Guy. Souvenons nous que ce dernier réalisa il y a douze ans l’incroyable prouesse de jouer (par cœur) l’intégralité des trente-deux sonates de Beethoven.
Ce genre d’opérations hors normes s’est produit plusieurs fois au cours des dix neuf ans de direction de Marc Monnet. Espérons que le nouveau directeur, Bruno Mantovani saura, lui aussi, nous étonner.
André PEYREGNE