Le but des Afterworks pertinemment imaginés par le directeur général de l’Opéra de Nice, Bertrand Rossi, consiste à proposer au public de se retrouver pour une heure de programmes originaux de musique ou de chant dans divers lieux atypiques qui peuvent être épars dans la ville à savoir, le Foyer Montserrat Caballé de l’Opéra bien sûr, mais encore la Diacosmie, le Théâtre de l’Artistique le Château de Crémat, la Cave Bianchi, les Jardins du Musée Masséna, voire inattendus comme Opéra Plage où l’Observatoire…
Les manifestations proposées à 19h permettent à des spectateurs qui travaillent de se rendre en toute simplicité à ces moments conviviaux afin de ne pas rentrer trop tard chez eux et de partager à l’issue de ceux-ci un verre avec d’autres participants ainsi qu’avec les interprètes, voire les techniciens. Instants privilégiés d’échanges ludiques autant que sympathiques.
Comme l’indiquait au début de cet Afterwork, Bertrand Rossi, les danseurs et danseuses du Ballet Nice Méditerranée, qui se produisent au long de l’année dans nombre de spectacles chorégraphiques à l’Opéra de Nice, n’avaient jamais, jusqu’à présent pris part à un Afterwork. Pour autant ils ont été enthousiastes lorsque la proposition leur a été faite d’y participer et c’est ainsi que se sont retrouvés sur la scène du Théâtre de l’Artistique deux danseurs et quatre danseuses de ce Ballet pour interpréter un répertoire particulièrement éclectique mêlant, avec bonheur, les grandes pages lyriques de Bizet et Saint Saëns à celles de musiciens contemporains comme Ernest Bloch (« Prière ») et Philip Glass (« Orbite ») ainsi qu’un hommage au « musical » américain avec George Gerswhin et Leonard Bernstein, au cinéma italien d’Ennio Morricone (« Malena ») sans compter les tubes de variétés internationales de John Lennon (« In My Life ») et Freddie Mercury.
Pour la circonstance, ils étaient accompagnés par Thierry Trinari violoncelle solo à l’Opéra de Nice et par Bruno Membrey qui, en tant que chef d’orchestre, a dirigé à plusieurs reprises l’Orchestre Philharmonique de Nice (ainsi que Bertrand Rossi l’a souligné) pour nombre d’ouvrages d’opérettes et de comédies musicales.
Ce duo violoncelle solo et piano a fonctionné à merveille pour le plus grand plaisir de l’auditoire ainsi que de ces deux musiciens qui se rencontraient dans ce type de formation pour la première fois et qui se sont dits particulièrement heureux d’avoir joué ensemble « comme s’il s’agissait d’un compagnonnage de plus de 30 ans » ! Magnifiques sonorités tirées avec lyrisme par Thierry Trinari de son violoncelle si proche de la voix de mezzo soprano pour « Mon cœur s’ouvre à ta voix » de Samson et Dalila et merveilleux entracte de Carmen interprété au piano par Bruno Membrey avec la virtuosité et le sens inné du rythme et des contrastes qui lui sont unanimement reconnus.
Participaient aux nombreux ballets de ce spectacle : Julie Magnon Verdier, Ilenia Vinci, Alicia Fabry danseuses demi-solistes et Nina Martiarena, Romain Sirvent et Andrea Canalicchio danseurs du Corps de Ballet Nice Méditerranée. Souriants et détendus ils paraissaient enchantés d’être parties prenantes à cet Afterwork et ils ont enthousiasmé le public par la remarquable qualité de leurs prestations comme par la diversité des répertoires chorégraphiques abordés, du classique au contemporain en passant par le fascinant et voluptueux “Grand Tango” d’Astor Piazzolla.
S’est ajoutée à ces remarquables musiciens et danseurs la jolie et talentueuse soprano Virginie Maraskin qui fait partie du chœur de l’Opéra de Nice mais qui a très souvent interprété des rôles de soliste. Passionnée de comédies musicales (elle avait été au demeurant l’une des protagonistes de Hello Dolly! à l’Opéra de Nice en 2016) elle a chanté à ravir l’air de Maria dans West Side Story “I Feel Pretty”, entourée des danseuses puis le Stabat Mater de Stefano Lentini avec en solo la danseuse Ilenia Vinci.
En trépidant final : “Don’t Stop Me Now” de Freddie Mercury bien fait pour électriser les artistes et le public (nombreux) qui par des applaudissements nourris a manifesté sa joie à ces moments si séduisants de musique et de danse.
Christian Jarniat
25 janvier 2023