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Philharmonique de Monte-Carlo : Tout beau, tout Cho.

Philharmonique de Monte-Carlo : Tout beau, tout Cho.

dimanche 7 décembre 2025

©Emma Dantec – OPMC communication

Il y a longtemps que nous n’avions entendu les Variations sur un thème de Paganini de Rachmaninov  aussi splendidement jouées ! Dimanche, à Monaco, elle avaient trouvé leur messager : le pianiste coréen Seong-Jin Cho. Il les interpréta de manière éblouissante. Cette œuvre est un sommet de virtuosité, une pyrotechnie pianistique : traits scintillants, octaves déchaînés, gammes enfiévrées, bonds périlleux.

Il fallait voir les mains du pianiste s’élancer sur le clavier, voler au dessus des touches, bondir en sauts de félins, retomber en caresse de velours. Au milieu de cette œuvre arrive un moment suspendu : la dix-huitième variation. Rachmaninov y traite le thème de Paganini sous forme de « renversement ». Il s’agit là de deux des plus belles minutes de musique que Rachmaninov ait jamais écrites. Il faudrait être de marbre pour ne pas fondre en les écoutant. Seong-Jin Cho y déploya un chant d’une infinie beauté. Deux Valses de Chopin jouées en bis avec la plus parfaite élégance nous rappelèrent qu’il fut en 2015 le premier pianiste coréen à remporter en 2015 le grand concours Chopin de Varsovie. Une victoire bien méritée !

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©Emma Dantec – OPMC communication

Dans l’accompagnement des Variations de Rachmaninov, l’orchestre fut admirable sous la conduite de Kazuki Yamada. Il eut deux autres occasions de briller lors de ce concert : la Symphonie classique de Prokofiev mais surtout la Neuvième Symphonie de Chostakovitch. Cette œuvre ne fait pas partie des œuvres monumentales de son compositeur. Elle a, par certains aspects, l’allure d’une simple symphonie de chambre, présentant un caractère léger et même sarcastique – et cela à l’exception du quatrième mouvement dans lequel retentit une fanfare tragique et où l’on entend un poignant solo de basson. Jules Postel fit chanter magnifiquement ce solo, comme le firent par ailleurs les autres admirables solistes de l’orchestre parmi lesquels la clarinettiste Véronique Audard et la violoniste Liza Kerob.

Kazuki Yamada conduisit la symphonie d’une main ferme et vive, soulignant les contrastes de l’œuvre, ses angles, ses sourires acides. L’ovation qu’il reçut à la fin avait quelque chose d’un au revoir, trois jours avant l’annonce de son successeur, au terme des dix années fastes qu’il a passées à la tête de l’orchestre.

En bis, il nous offrit l’Ouverture de fête de Chostakovitch : éclatante, brillante comme un feu d’artifice. Un étincelant bouquet final.

André PEYREGNE
7 décembre 2025

 

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©Emma Dantec – OPMC communication
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