Ce fut plus qu’un concert – une fête, une grande fête ! On célébrait ce dimanche les 25 ans des Amis de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo. Vingt-cinq ans, déjà, que ces Amis veillent sur cet orchestre, le soutiennent, l’enrichissent. Vingt-cinq ans d’ardeur fidèle, de mécénats, de financement de tournées et de solistes d’élite. Et cela sous l’impulsion de la présidente, Smadar Eisenberg, infatigable, rayonnante, dont l’enthousiasme et le sourire suffisent à rallumer les projecteurs.
Pour célébrer cet anniversaire, il fallait un écrin à la mesure : la grande salle du Grimaldi Forum. La présence du Prince Albert II ajouta à l’éclat et à la solennité de l’événement.
Sur scène, les musiciens avaient pris place derrière une rangée de fleurs blanches et rouges aux couleurs de la Principauté. Soudain, l’arrivée d’un homme – d’un homme qui repousse à chaque concert les limites du brio et de la virtuosité : le violoniste Maxime Vengerov. Ce soir-là, il était au sommet de sa forme. Sur son Stradivarius, il déployait un son tel qu’à certains moments il donnait l’impression d’être plus puissant que l’orchestre ! Il parcourut triomphalement le Concerto de Tchaïkovsky, la tête haute, l’archet conquérant, la démarche héroïque. Il avançait avec panache mais n’oubliait pas, dans son élan, de faire vibrer ce qu’on appelle la « corde sensible » – et nos cœurs vibraient à l’unisson.
Quand le concerto fut fini, Vengerov qui ne présentait aucun signe de fatigue, nous gratifia en bis d’une Romance de Wieniawski, puis d’une Sarabande de Bach. La salle, debout, en réclamait encore.
L’orchestre offrit au soliste un écrin de feu et de velours, dirigé par un chef qui est considéré par tous comme l’un des plus sûrs accompagnateurs de concertos, Lawrence Foster. Voilà plus de soixante ans que ce chef est dans le métier. Total respect ! Deux autres œuvres de Tchaïkovsky complétaient la fête : le Capriccio italien, éclatant de sa tarentelle, et la Première Symphonie, intitulée «Rêves d’hiver ».
Une chose est sûre : lors du concert des 25 ans des Amis de l’orchestre, on n’a pas attendu l’hiver pour rêver !
André PEYREGNE
19 octobre 2025