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LA CORDE – Studio Marigny

LA CORDE – Studio Marigny

mercredi 15 octobre 2025

© Bertrand Exertier

Alfred Hitchcock réalisait en 1948 son premier long métrage en couleurs en adaptant la pièce de Patrick Hamilton Rope.

Le sujet – sulfureux pour l’époque – constituait véritablement un choc puisqu’il mettait en scène deux jeunes invertis prêts à commettre un meurtre en toute préméditation… et par pur défi !

Louis et Gabriel sont deux jeunes intellectuels arrogants, convaincus de leur supériorité.

Le choix de leur victime se porte sur un de leurs anciens camarades pour lequel ils n’ont que mépris.

Ils convient (avant leur départ à l’étranger) famille et amis proches à un cocktail d’adieu, parmi lesquels leur ancien professeur de philosophie Émile Cadell.

Ce dernier commencera à avoir des doutes, au fur et à mesure de la soirée, d’autant que le cadavre de la victime se trouve caché dans un endroit a priori insoupçonnable !

C’est dans une ambiance où l’humour féroce côtoie le macabre (qu’Agatha Christie ne renierait pas) que le jeu de massacre commence.

Notre avis :

Le sujet doté d’une réflexion existentielle sur le bien et le mal, traité à la façon d’un habile suspens policier, nous a semblé intéressant : rien d’étonnant à ce que Hitchcock se soit emparé de l’œuvre.

Ce Thriller palpitant, joué dans un huis clos étouffant, permet aux comédiens de déployer la palette de leur talent.

Le décor assez vintage (très années 50) sert de cadre à une pittoresque galerie de personnages, qui animent avec cynisme et mordant cette macabre Farewell party.

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© Bertrand Exertier

Les deux jeunes meurtriers, l’odieux Audran Cattin (excellent) et Thomas Ribière, forment le couple diabolique immortalisé au cinéma par James Stewart et Farley Granger. Ils déploient une énergie palpable, machiavélique et se montrent très convaincants dans leur emploi.

Myriam Boyer vacharde à souhait nous régale de truculentes répliques, d’un humour décalé digne de celui de Bertrand Blier : quelle joie de retrouver sur scène cette immense artiste !

De même, Grégori Derangère (qui se fait hélas trop rare, après un début de carrière très remarqué) campe avec justesse le professeur qui perce à jour le monstrueux stratagème de ses élèves résolus à incarner – dans un cynisme absolu – le surhomme prôné par Nietzche. Martin Karmann endosse pour sa part un double rôle avec justesse (dont celui de la victime) tandis que Lucie Boujenah, l’autre figure féminine de la distribution, complète un plateau minutieusement choisi par le metteur en scène Guy-Pierre Couleau.

Voilà du théâtre de qualité, soigné et efficace, qui se donne comme objectif de nous faire passer un bon moment : que demander de plus ?

Philippe Pocidalo
15 octobre 2025 

Mise en scène : Guy-Pierre COULEAU
Adaptation : Lilou FOGLI,  Julien LAMBROSCHINI
Scénographie et Accessoires : Delphine BROUARD
Musique : David PARIENTI
Assistante à la mise en scène : Anne POIRIER-BUSSON
Création lumière : Laurent SCHNEEGANS

Distribution : Myriam BOYER,  Lucie BOUJENAH,  Audran CATTIN,  Grégori DERANGERE,  Martin KARMANN,  Thomas RIBIERE

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