Pour la deuxième année consécutive le Festival Opus Opéra recevait, dans le cadre du « Récital sous les étoiles », un concert de piano une fois de plus prisé par un public venu en nombre.
Il accueillait Aurélien Pontier qui débuta à 9 ans à l’Opéra Garnier, puis entra au Conservatoire de Paris à 13 ans, où il obtint un 1er prix en piano et musique de chambre et qui, depuis, mène une brillante carrière couronnée par nombre de prix internationaux et marquée par des concerts internationaux dans des lieux prestigieux. Un artiste virtuose récompensé par des critiques élogieuses : “Choc Classica” pour les Paraphrases d’opéras de Liszt (2019), ainsi que plusieurs récompenses : Diapasons et étoiles avec ses derniers enregistrements et Artiste Steinway depuis 2022.
Dans la partie consacré à Chopin (dont il explique préalablement la fascination du compositeur pour l’opéra et l’usage de la main gauche pour l’accompagnement et de la main droite à l’instar du chant orné d’une soprano), Aurélien Pontier installe une atmosphère moirée avec une ligne mélodique admirablement chantée, bénéficiant d’un legato somptueux. Le rubato est subtil, jamais affecté, toujours au service de la respiration naturelle du discours musical.
Il excelle ensuite dans les transcriptions de Liszt faisant preuve d’une palette sonore riche, d’un toucher précis, et d’une intelligence musicale rare avec, en point culminant, la mort d’Isolde faisant rayonner l’extase amoureuse de l’héroïne wagnérienne dans une ascension harmonique d’une rare puissance.
Il pare ensuite Ravel d’un raffinement harmonique expressif dont la transparence sonore exemplaire se double d’une remarquable virtuosité.
En bis Rachmaninov ou se conjuguent générosité du jeu et clarté du phrasé, et en conclusion la minute d’Elégie de Wagner.
Un récital d’une cohérence remarquable, véritable hommage aux cultures romantiques et post-romantiques, et qui marquera durablement le Festival Opus de Gattières par sa finesse et sa profondeur par l’un des pianistes français les plus authentiques et engagés de sa génération.
Eugène BEAUVOIS
19 juillet 2025