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FAUST – Opéra-Comique

FAUST – Opéra-Comique

©Stefan Brion

Cette coproduction entre l’Opéra-Comique et le Palazzetto Bru Zane – produite et présentée à l’opéra de Lille en mai dernier – achève une saison lyrique riche et variée.

Les moments forts relatés dans nos chroniques (citons entre autres Le Domino noir, Médée, Picture a day like this ou bien encore Samson) confirment l’originalité et les choix parfois audacieux que seule la salle Favart ose faire, pour se démarquer d’autres scènes lyriques.

La caution de grands metteurs en scène ou de chefs prestigieux garantit toutefois un respect total des œuvres présentées, qui retrouvent souvent – par le talent de ces derniers – un nouvel éclairage.

Ce Faust de 1859, joué aujourd’hui dans sa version initiale, demeure la plus aboutie selon le chef Louis Langrée.

La structure originale (en un prologue et quatre actes) nous est présentée, alors que celle en cinq actes a fait autorité par la suite. 

Pour l’heure, les airs ajoutés ultérieurement ne figurent plus dans cette mise en scène de Denis Podalydès : La Ronde du veau d’or de Méphisto, l’air de Valentin Avant de quitter ces lieux, ainsi que le chœur des soldats Gloire immortelle de nos aïeux.

Disparaît également le ballet de La nuit de Walpurgis, imposé pendant longtemps par l’Opéra de Paris, qui devait impérativement faire figurer son corps de ballet.

En revanche, une partition disparue et retrouvée par hasard nous fait entendre une rareté : la Cabalette de Faust !

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©Stefan Brion

Nul besoin de raconter l’histoire du mythe de Faust, inspiré de Goethe : le vieux docteur au seuil de sa vie cédera son âme au diable, afin de retrouver une éternelle jeunesse. Cette jouvence retrouvée lui permettra de rencontrer, en la personne de Marguerite, l’amour avec un grand A. L’aventure se terminera comme on sait tragiquement, avec cependant une salutaire promesse de rédemption !

Maintes fois repris, ce passionnant thème sera également traité au cinéma. Nous gardons en tête le film de René Clair (La beauté du diable) qui immortalisa dans les années 50 Gérard Philipe, dans un de ses plus beaux films, face à un Michel Simon diabolique.

Ce chef-d’œuvre romantique et fantastique nous happe dès le début, dans la sobre mise en scène de Podalydès, entouré une fois encore de ses fidèles collaborateurs : Éric Ruf en charge des décors, Christian Lacroix pour les costumes, Bertrand Couderc en charge des lumières.

Le plateau musical de haut-vol, dirigé par Louis Langrée visiblement inspiré, donne un éclat exceptionnel aux couleurs des notes de Gounod.

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©Stefan Brion

Julien Dran, dont le timbre fait de ce ténor un de nos meilleurs artistes actuels, nous impressionne – tout comme l’incroyable Jérôme Boutillier qui excelle dans ce rôle de Méphisto taillé sur mesure pour ce précieux baryton.

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©Stefan Brion

Leur face-à-face fonctionne à merveille et restera dans les annales !

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©Stefan Brion

Vannina Santoni compose avec retenue et sensibilité une Marguerite évitant les excès, fréquemment remarqués dans cette partition trop souvent caricaturée. On notera le judicieux choix de Marie Lenormand (Dame Marthe) : elle se révèle comme toujours irrésistible, glissant du sérieux au comique avec une aisance déconcertante.

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©Stefan Brion

Juliette Mey incarne avec conviction l’emploi (parfois ingrat) de Siebel, tandis que Lionel Lhote (Valentin) et Anas Séguin (Wagner) contribuent à assurer une homogénéité sans faille à cette distribution parfaitement choisie. 

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©Stefan Brion

La chorégraphie de Cécile Bon – réduite à deux protagonistes – séduit, en dépit de son aspect quelque peu répétitif.

Ce Faust réinventé restera mémorable !

Philippe Pocidalo
21 juin 2025 –

Direction musicale : Louis Langrée
Mise en scène :  Denis Podalydès
Décors : Éric Ruf
Costumes : Christian Lacroix

Faust : Julien Dran
Marguerite :
Vannina Santoni 
Méphistophélès :
Jérôme Boutillier
Valentin :
Lionel Lhote
Siebel :
Juliette Mey
Wagner :
Anas Séguin
Dame Marthe :
Marie Lenormand
Le mendiant : Bruno Shraen-Vanpeperstraete

Alexis Debieuvre, Léo Reynaud comédiens
Julie Dariosecq, Elsa Tagawa danseuses
Avec le Choeur de l’Opéra de Lille et l’Orchestre National de Lille

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