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Monaco : un chef de Macao et un pianiste de Cuba

Monaco : un chef de Macao et un pianiste de Cuba

dimanche 11 mai 2025

©Emma Dantec – OPMC communication

Figurez vous que cette région chinoise de Macao, nettement plus connue pour ses jeux d’argent et son tourisme exotique que pour sa musique classique, a fourni l’un des meilleurs chefs d’orchestre de la nouvelle génération. Il s’appelle Lio Kuokman.

On l’a plusieurs fois applaudi à Monaco. Il a à nouveau fait merveille à la tête de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo. Le programme était de musique américaine : On the Town de Bernstein, Concerto en fa de Gerswhin, Adagio de Barber et Danses symphoniques de Rachmaninov. (Rachmaninov, émigré aux États-Unis a composé ces Danses en Amérique, et, à la fin de sa vie, a glissé au milieu du tourbillon dansant, des thèmes musicaux évocateurs de mort et de résurrection).

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©Emma Dantec – OPMC communication

Capitaine élégant et souriant dressé au dessus de son orchestre, Lio Kuokmann a la main souple et tranchante. Il embrase et cisèle. Il conduit des longues phrases ondulantes, puissantes, colorées, et, l’instant d’après, fait claquer des accords comme des tonnerres. Il sut porter à leur paroxysme des crescendos qui firent se lever la salle. Dans l’ Adagio de Barber, il suspendit le temps, tint le public en respect jusqu’à l’ultime note de cette œuvre frémissante où, retournant au silence, la musique se referme comme une porte sur un secret.

Au centre du concert il y eut le Concerto en fa de Gershwin. Fantastique fut l’interprétation du pianiste cubain Jorge Luis Prats ! Il faut voir cet homme à allure de grand-père tranquille, posément assis sur son tabouret, lancer ses mains sur le clavier en courses sauvages. La musique rugit, bondit, chavire, swingue, étincelle, a parfois la profondeur sonore d’un concerto de Rachmaninov. Autour du piano, les solistes s’activent : le percussionniste Julien Bourgeois fit retentir les célèbres coups de timbales du début de l’œuvre ; le trompettiste Gerald Rolland imposa le langoureux balancement du blues dans le deuxième mouvement ; le violoniste David Lefèvre multiplia ses beaux solos tout au long du concert. Acclamé, le pianiste donna en bis deux pièces virtuoses et chaloupées de deux compositeurs cubains : Lecuona et… Cervantes.

Un chef de Macao, un pianiste de Cuba, des musiques d’Amérique : un beau dimanche à Monaco !

André PEYREGNE
11 mai 2025

 

 

 

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