L’événement musical attendu en ce début d’année à Monaco était l’interprétation par le Philharmonique de Monte-Carlo de la 7ème Symphonie de Bruckner. Des mélomanes étaient venus de toute la région remplir l’Auditorium Rainier III.
Ils ne furent pas déçus ! Le Philharmonique monégasque sous la direction de Bertrand de Billy leur offrit une interprétation fouillée, puissante, envoûtante. On se sentit soulevé, emporté par cette œuvre grandiose, pleine de passions et de délires. On imagina tout le travail de détail et d’atmosphère qui avait été accompli en amont par le chef et l’orchestre pour obtenir ce magnifique résultat. On admira l’enthousiasme, la passion et… le talent avec lesquels tous les musiciens de l’orchestre se sont lancés dans l’interprétation de cette œuvre.
Au haut de l’estrade, trônaient les quatre tuben wagnériens qui étaient un peu les vedettes de l’orchestre. Avec leurs pavillons rutilants, ces instruments fabriqués au XIXème siècle à la demande de Wagner, ont été sollicités par Bruckner dans le second mouvement de sa symphonie pour rendre hommage au compositeur de l’ Anneau des Nibelungen dont il apprit la mort en composant cette œuvre. Ce mouvement, qui déploie une ambiance de funérailles, est l’un des plus mouvements lents les plus impressionnants de la musique orchestrale au XIXème siècle. Que ce Bruckner était beau, joué à pleins tubes !
Le travail approfondi réalisé par l’orchestre et le chef, nous l’avons également ressenti et admiré dans le concerto donné en première partie du concert. L’œuvre en question était le Triple Concerto de Beethoven.
Le trio Zeliha, composé de jeunes musiciens lauréats de concours internationaux et sélectionnés aux Victoires de la musique, a fait passer un souffle de jeunesse dans son interprétation. On applaudit leur dynamisme, leur enthousiasme, leur fraîcheur de jeu… en même temps que leur précision et leur virtuosité.
Après le troisième mouvement « à la polonaise » du concerto de Beethoven, il jouèrent en bis le final « à la hongroise » d’un trio de Haydn. Ce fut un régal de les entendre.
L’année musicale commence bien !
André PEYREGNE
12 janvier 2025