Alfred de Musset, auteur majeur de la littérature et du théâtre français est aujourd’hui remis en lumière grâce à cette délicate présentation que nous offre Philippe Calvario, interprète et metteur en scène de l’ouvrage.
Ce dernier aime le théâtre et affectionne les beaux textes.
Il a monté Marivaux ou bien encore Victor Hugo ; on se souvient de sa très réussie Marie Tudor interprétée il y a une dizaine d’années par Cristiana Reali.
Ses choix de comédien(ne)s s’avèrent toujours d’une grande justesse.
Nous nous trouvons ici en pleine intrigue romantique : Coelio a comme dessein de conquérir le cœur de Marianne, épouse du juge Claudio. N’osant pas l’aborder, il se fait aider, hélas en vain, par la vieille Ciuta.
La jeune femme désireuse de rester fidèle à son époux ne flanchera pas.
Coelio se tourne alors vers un autre entremetteur : Octave, cousin du juge qui fera peut-être l’affaire.
Les événements ne se passeront pas comme prévu… la belle tombera amoureuse d’Octave. Par loyauté, il enverra Coelio au rendez-vous prévu qui se fera assassiner à sa place par le serviteur missionné par le mari jaloux.
Philippe Calvario nous plonge avec cette passionnante épopée théâtrale dans un univers psychanalytique qui montre des personnages qui se débattent,selon ses mots, entre désirs fantasmés, désirs forcés et désirs contrariés.
Le choix de Zoé Adjani pour incarner Marianne est judicieux : son jeu est précis, sa grâce indéniable, une héroïne parfaite que Musset n’aurait pas reniée.
Le séduisant Mikael Mittelstadt nous touche par sa fragilité palpable et convainc totalement dans la peau d’un héros romantique.
Philippe Calvario campe un Octave ambigu mais non sans humour qui fait mouche face à l’irrésistible Ciuta .(Delphine Rich que nous retrouvons sur scène avec bonheur).
Christof Veillon ainsi que Hameza El Omari complètent une distribution sans faille.
Le spectacle dont nous avons apprécié de surcroît la joliesse des costumes et la scénographie dynamique joue le sans faute, et devrait réconcilier les indécis qui
douteraient que le théâtre classique ainsi que la belle langue de Musset ne soient plus au goût du jour.
Philippe Pocidalo
8 Janvier 2024 –
Production : Compagnie Saudade
Mise en scène : Philippe Calvario
Avec : Zoé Adjani, Philippe Calvario, Mikaël Mittelstadt en alternance avec Pierre Hurel, Hameza El Omari, Delphine Rich, Christof Veillon
Collaboration artistique : Sophie Tellier
Scénographie: Roland Fontaine
Costumes: Aurore Popineau
Création musicale: Christian Kiappe
Création lumière: Christian Pinaud
Dramaturgie: Modestine Pellet