Artiste indispensable de l’ombre, Cyril demeure un des piliers incontournables pour le bon déroulement des spectacles et des concerts proposés pendant la quinzaine marathon, qui ne lui a laissé que peu de répit !
Sa passion pour la musique et pour les voix constitue la meilleure des récompenses qu’il puisse récolter.
Ses accompagnements piano – très remarqués – ont ponctué les délicieuses soirées musicales, données soit au Théâtre du Casino ou en plein air à Lamalou, soit au Grand Orb.
Cet “amoureux de la voix lyrique” a été plébiscité pour accompagner les sopranos Erminie Blondel et Chloé Chaume, ainsi que Tony Boldan et Jean-François Marras pour le concert d’ouverture du Festival le 31 juillet.
Il a retrouvé Erminie pour une première soirée d’exception, intitulée “Paroles d’Artiste”, ainsi que Maxime de Toledo pour la seconde ; ces entretiens à bâtons rompus en musique, avec Annie Grenier, furent l’occasion d’entendre des airs fameux d’opéra, d’opérettes ou de comédies musicales.
Le concert avec Frédéric Cornille et Julie Morgane, agrémenté de la participation de la flûtiste Nathalie Lourties, nous a offert de vrais moments d’émotion.
Patience et bienveillance constituent les atouts majeurs de cet insatiable curieux qui vibre pour la musique.
Pouvez-vous nous évoquer votre parcours et vos débuts dans la vie artistique ?
J’ai baigné très jeune dans la musique : il y avait un piano à la maison, et mon père jouait quelques airs des Beatles…
Après des premières années d’études à Pamiers (ville natale de Gabriel Fauré comme il aime le préciser), j’ai intégré le conservatoire de Toulouse, où je suis resté une dizaine d’années.
Ce furent des années d’apprentissage et de découvertes à tous niveaux : travail de l’instrument, découverte de la Voix, et surtout le perfectionnement du déchiffrage afin de répondre à l’urgence du métier d’accompagnateur.
Cela vous a semble-t-il amené très vite à plonger dans la vie professionnelle ?
Effectivement ayant obtenu une licence en musicologie à l’université de Toulouse, un Prix d’accompagnement au Conservatoire de Rueil et un Diplôme d’État de formation musicale au CESMD, j’ai voulu assouvir mon désir – très ancré – de travailler en collectif. Le cursus d’études entre Rueil et Toulouse étant achevé, une rencontre imprévue m’a embarqué vers un projet assez fou…
Vous pouvez nous en dire un peu plus… peut-être de beaux souvenirs à la clé ?
Une tournée qui m’avait conduit à Aix-en-Provence me fit croiser le célèbre chef d’orchestre Tulio Gagliardo Varas, directeur musical de l’Opéra d’İzmir.
C’est ainsi que j’ai passé trois ans en Turquie – pays qui ne possède pas moins de six opéras d’État !
Devenu un véritable “fonctionnaire de la culture”, cette expérience – vécue dans des conditions très privilégiées – s’est révélée enrichissante et passionnante.
Les programmes dans ces maisons sont composés du répertoire opératique traditionnel, mais un grand nombre de créations signées de compositeurs locaux voient le jour chaque année.
Une production de L’Enlèvement au sérail me vient en mémoire, entièrement chantée en turc.
Un retour vers l’occident un peu difficile vous attendait à la suite de cette belle expérience ?
Effectivement, ayant réussi un concours d’entrée à l’Opéra de Brême en Allemagne, j’ai passé quelques mois plutôt en demi-teintes, nettement moins enchanteurs qu’en Turquie.
Le retour à Toulouse se révéla salutaire et quelques séries à l’Orchestre du Capitole (en jouant du célesta) au sein de la Halle aux Grains constitua un projet rassurant.
Et de fait, vous êtes resté dans la ville rose où de multiples activités vous attendaient… et vous attendent encore !
Je jongle en effet entre le travail de pianiste accompagnateur dans différentes structures, Chœur du Capitole, opéra d’Avignon, ou de Bordeaux, ou comme coach vocal avec des artistes solistes, ou bien encore comme chef de chœur avec le Chœur Toulouse Garonne ou le Chœur Mélopée, pour ne citer qu’eux…
La rencontre avec Sophie Koch (et Didier Laclau Barrère son mari) demeure un excellent souvenir, accompagner ses cours en master classe ou à l’İnstitut Supérieur des Arts de Toulouse : la compréhension de la technique vocale est un travail qui me fascine toujours autant !
De même, le partage musical avec la flûtiste Nathalie Lourties (membre de l’Orchestre Mélodia) représentent toujours une source de bonheur. Ces moments de complicité me tiennent fort à cœur. Nous avons créé ensemble le Duo CyNa, afin de promouvoir un répertoire contemporain classique passionnant où nous avons la chance de converser en musique par le biais de nos deux instruments.
Vos projets pour la saison à venir ?
On m’a proposé de faire un remplacement au Ballet du Capitole pour quelques mois, une expérience inédite en ce qui me concerne.
Et bien évidemment participer aux spectacles de TLA (reprises et créations) qui me donnent toujours l’occasion de rencontrer et d’accompagner de belles voix…
D’autres projets surprises vont également se mettre en place…
Sans oublier mon travail personnel de musicien – qui ne s’arrête jamais !
Propos recueillis le 13 août 2024 par Philippe Pocidalo.
